Nader Ayache, réalisateur et chercheur, doit rester en France.
Nader Ayache, réalisateur et chercheur, est actuellement en grève de la faim, pour défendre son droit au séjour en France.
Nader a quitté en 2015 la Tunisie afin de poursuivre ses études cinématographiques, en master de recherche à la Sorbonne, puis en doctorat à Paris 8, où il soutiendra bientôt sa thèse qui explore les liens entre documentaire et réalité virtuelle.
En parallèle de ce parcours universitaire, Nader a réalisé deux films, novateurs et remarqués, La Guerre des centimes en 2018 et La Renaissance en 2023. Son travail a été soutenu par le CNC, montré et primé dans des dizaines de festivals français et internationaux. La Renaissance, après des diffusions au FID Marseille et au Torino Film Festival, a été sélectionné aux César 2025 dans la catégorie court-métrage documentaire. Son travail documente l’exil tout en poursuivant une recherche formelle exigeante. L'œuvre de Nader irrigue la vitalité du cinéma français, qui ne peut que s’enorgueillir de le compter parmi ses membres et a besoin de regards engagés comme le sien.
Mais en 2019, Nader a reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et une Interdiction de Retour (IRTF), après plusieurs années passées à demander la régularisation de sa situation.
Depuis, il a multiplié les recours et tout fait pour démontrer la validité de sa demande : ses études, ses films, la rédaction de sa thèse, les liens affectifs qui le relient à la France le prouvent. Il a respecté les demandes de la justice et de la préfecture, faisant preuve de rigueur et de patience. Mais rien n’y a fait. Ses demandes ont été successivement refusées par la préfecture, par le tribunal administratif, puis par la cour d’appel de Versailles, ce dernier refus datant du 6 novembre 2025.
Il se trouve actuellement dans une grande vulnérabilité et risque d’être expulsé à tout moment. Il ne peut ni voyager, ni revoir sa famille, il lui est interdit d’exercer un emploi qui lui permettrait d’avoir un revenu stable, ce qui le condamne à une précarité matérielle et financière qui lui pèse au quotidien.
À cette situation invivable s’ajoute le sentiment de rejet et de culpabilité. Une OQTF constitue, dans les faits, une obligation de s’arracher à toute sa vie, à ses activités et à ses relations construites durant une décennie.
En ultime recours, Nader vient de déposer une demande de régularisation afin d’obtenir un titre de séjour «vie privée et familiale» pour lequel il répond à tous les critères. Nous appelons les autorités préfectorales et le ministère de l’Intérieur à faire droit à cette demande, dans les meilleurs délais.
Dans un contexte où la criminalisation des personnes étrangères, la xénophobie, le racisme et l’instrumentalisation politique sont à l'œuvre pour diviser notre pays, nous affirmons avec force notre soutien à Nader dans son combat pour son droit à une vie libre et digne en France. Nader doit pouvoir continuer son travail de réalisateur, en fabriquant des films qui nous aident à mieux éprouver le monde dans lequel nous vivons.